Assistente editor: Hugo de Aguiar

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Libre, comme les oiseaux…

Soit comme le nuage, libre, transitoire:
Ephémère, comme le parfum (aléatoire)
Du souffle de la vie, que s’éteint.
Mime l’air, que volette sans clameur,
Sans lequel on ne construit pas la vie…
Imite le cœur, discret, agile,
Insensible au temps des horloges…

Assis, 27 de junho de 2007
Antônio Lázaro de Almeida Prado


Traduction: Fernando Oliveira. D’après l’original, (LIBERTO, COMO OS PÁSSAROS...) de Antônio Lázaro de Almeida Prado.

Laisse jaillir ton chant…

Spontané, laisse poindre le chagrin,
Librement jaillir ton chant,
Le songe, est l’arrière avant veille de l’aube,
Toujours un don pur, une pure offerte.

Laisse l’enfance te parvenir
Concrète, frétillante et prometteuse…
Le temps n’arrête pas l’idée de l’eau
D’ou vient l’immense fil de la vie.

Laisse que la voix libère les cordages,
Esquisse un simple chant, dépouillé,
Que plagie le son pur de l’amoureux,
Et soit, comme le vent, démesuré.

Sans freins ou barrières, laisse la vie pulser,
Comme les premiers pas d’un enfant.
Laisse-toi guider par la vie
Comme le fait le vent, avec la plume…

Assis, 27 de junho de 2007
Antônio Lázaro de Almeida Prado

Traduction:Fernando Oliveira. D’après l’original (DEIXA FLUIR TEU CANTO...) de Antônio Lázaro de Almeida Prado

Nouveau monde

Comme tu vois, tant d’effort pour rien
L’urgence dans la construction de l’arche
La rigueur dans le choix des survivants
La monotonie de la vie à bord dés les premiers instants
L’acceptation, en grognant de la pénurie les derniers jours
Les yeux fatigués de la recherche d’un soleil qui n’arriva jamais.

Et pourtant d’avance tu savais qu’il en serait ainsi. Tu savais que la colombe ramènerait, non un rameau d’olivier mais d´épinier.

Tu savais sans rien nous dire, nous tes timoniers, qu’aujourd'hui tu vois labourer avec les mêmes outils de Caim et Abel la terre encore humide du déluge.

Autrement dit, se tu nous le disais, on ne te croirait pas.

Tradução : Fernando Oliveira, do original – Mundo Novo – de José Paulo Paes

La maison

Vendez tout de suite cette maison, elle est pleine de fantômes.
Dans la librairie, un grand-père fabrique de cartes de bonnes-fêtes, avec des cœurs de purpurine.
Dans la typographie, un oncle imprime communiqués funèbres et affiches de cirque.
Dans la salle de séjour, un père feuillette romans-noirs jusqu’a la fin des temps.
Dans la chambre, une mère n’arrête pas de mettre au monde sa dernière fille.
Dans la salle a manger, une tante lustre posément son propre cercueil.
Dans l’office, une cousine défripe tous les linceuls de la famille.
Dans la cuisine, une grand-mère raconte jour et nuit, légendes de l’au-delà.

Dans le verger, un vieux noir qui est mort dans la guerre du Paraguay, coupant du bois.

Et dans le toit, un enfant craintif que tout surveille ;
mais il est vivant : l’oiseau des songes l’a niché dans ce lieu.
Laissez dormir l’enfant, mais vendez la maison, vendez-la vite.
Avant qu’il se réveille et se découvre mort aussi.

Tradução : Fernando Oliveira, do original « a Casa » de José Paulo Paes

Au long des fenêtres mortes

Au long des fenêtres mortes
Ma foulée bat les pavés.
Quel étrange martèlement !... Serait-ce
Que j’ai une jambe de bois?
Ah, que cette vie est machinal!
Je suis éreinté par la gravitation des astres!
J’ai envie de tuer cet horrible poème!
Je vais alerter la police, appeler les anges, Notre
Seigneur, les putes, les morts!
Venez voir ma déchéance,
Ma soif insatiable, de je ne sais pas quoi,
Mes rides.
Succombez, étoiles de fable,
Fausse lune de papier carton,
Manteau enjolivé du ciel!
Succombez, j’ai abrité avec votre sainte nullité
Cette carcasse de songe misérable.

Traduction: Fernando Oliveira, d’après l’original (Ao longo das janelas mortas) de Mario Quintana.

Réveiller, vivre

Comment se réveiller sans souffrance?
Recommencer sans horreur?
Le sommeil m’à expédié
au royaume où il ni avait pas de vie
où je reste immobile, sans passion.

Comment continuer, journée après journée
la fable irrésolue
supporter la similitude des choses âpres
de demain, comme celles d’aujourd’hui?

Comment me protéger des blessures
que déchire en moi l’événement
quel qu’il soit
que retrace la terre et son dément vermeil?
Et en plus la blessure que je m’impose
tout le temps, cruauté
de l’innocent que je ne suis pas?

Y a pas de réponse, la vie est dure.

Traduction : Fernando Oliveira, d’après l’original (Réveiller, vivre) de Carlos Drummond de Andrade

Poème de sept faces

Quand je suis né, un ange tordu
de ces qui vivent dans l’ombre
dit: Allez, Carlos! vivre gauche dans la vie

Les maisons épient les hommes
que pourchassant les femmes.
L’après-midi était peu-être bleu,
s’il n’y avait autant de désirs.

L’omnibus circule plein de jambes:
jambes blanches noires jaunes.
Mon cœur s’interroge, mon Dieu, pourquoi tant de jambes.
Toutefois, mes yeux
ne s’interrogent point.

L’homme derrière la moustache
est sérieux, simple et fort.
Il parle peu.
Il’ na pas d’amis ou si peu,
l’homme derrière les lunettes et la moustache.

Mon dieu, pourquoi m’as-tu abandonné
si tu savais que je n’étais pas Dieu
si tu savais que j’étais faible.

Monde, monde, vaste monde
si je m’appelait Raymond,
serais une rime, pas une solution.

Monde, monde, vaste monde
plus vaste est mon cœur
Je ne devrais pas te le dire
mais cette lune
et ce cognac
nous émotionne en diable.

Tradution: Fernando Oliveira, d’après l’original (Poème de sept faces) de
Carlos Drummond de Andrade.